SILVI SIMON

Filmatruc est un terme générique utilisé par Silvi Simon pour désigner ses différents dispositifs créés pour la projection cinématographique. Dans ses recherches, chaque médium a son importance. La pellicule, bande cellulosique photosensible est impressionnée par la lumière puis révélée est fixée par la chimie. Elle est perforée aussi régulièrement que se suivent les images pour être utilisée dans une mécanique – la caméra – qui va capter puis re-créer le mouvement. Le projecteur enfin, en est le mécanisme de restitution lumineuse et optique.

Silvi Simon s’est penchée sur chacune de ces étapes de retranscription du mouvement, les fait agir l’un envers l’autre, distillant l’image à la manière d’un alchimiste. Mais au delà de ces ingrédients élémentaires de son travail, elle questionne le dispositif en lui-même. Dans l’interstice entre la machine et l’écran où l’image est suspendue dans la lumière, elle intercale ses dispositifs qui transforment cette matière lumineuse pour prendre toutes les dimensions de l’espace et du temps. L’écran n’est plus une simple surface, le spectateur entre dans l’image spatialisée.

Ces installations sont le fruit d’un travail artisanal sur l’image cinématographique devenue matière, où ombre, lumière et mouvement prennent autant d’importance que le sens véhiculé par la séquence filmée. Ses dispositifs sont volontairement « low tech », faits de composants bruts tels que moteur, hélice, axe, pignon, courroie, plastique, verre, miroir… et font naturellement le pont avec la naissance du cinéma et son appareillage mécanique.

 

Silvi Simon est née en 1970 à Livry-Gargan. Elle vit et travaille à Strasbourg. Elle y a étudié les arts plastiques et l’audio-visuel (DUVCAV) à l’Université des Sciences Humaines. Elle y produit ses premiers films super8 et participe à l’association Mix’s Art puis Burstscratch. En 1996, elle part à Bruxelles et intègre l’ENSAV La Cambre afin de se former au cinéma d’animation. Elle y réalise ses premières installations en multiprojection cinématographiques. Elle apprend les techniques de laboratoire de développement du film, copies contact/optique aux ateliers MTK à Grenoble. En 1999, elle met en place un laboratoire en structure mobile, le CamionCinéLab, qui réapparaît aujourd’hui dans un nouveau camion.
Réalisatrice de films super8 et 16mm, elle pratique aussi l’image vidéo et les images numériques. Elle a réalisé des captations de spectacles ou d’installations pour Cecile Babiole et des films sur des expositions avec des structures culturelles comme L’Espace Multimédia Gantner ( En mai 1997, le champion d’échecs Garry Kasparov, était battu par l’ordinateur IBM Deep Blue…, Demandez le programme!, exposition Transposition de Cecile Babiole, Surfing Club). Elle fait la mise en lumière et les films de spectacles de la compagnie de théâtre danse Les Mauvais Sujets (vidéo Musique de Chambre).
A côté de ces activités, s’organisent des ateliers autours de la préhistoire du cinéma et des techniques du cinéma expérimental et d’animation avec des enfants et des adultes, en collaboration avec différentes structures (Cinémathèque de Paris, écoles, Festivals, La Filature, TJP…). Initiation à la pratique du cinéma sans camera, illusions d’optique, préhistoire du cinéma où on aborde différentes techniques utilisées par le cinéma expérimental, ceci afin de questionner l’image, le mouvement, les sensations.

 

Compétences

Posté le

10 mars 2015