Cette exposition est la restitution d’un workshop mené par Françoise Saur avec sept étudiants en ethnologie de l’Université de Strasbourg.
Ce projet engage une réflexion sur la production photographique comme support de mémoires et médium de discussions. L’objectif principal était de permettre aux étudiants en ethnologie de faire acte d’ethnographie. Autrement dit, de produire du matériau au fil d’observations et d’entretiens afin d’engager une réflexion sur l’un des thèmes phares du travail de Françoise Saur : la trace de l’intime.
En mêlant rencontres avec l’artiste, visite du Grand Herbier de l’Université de Strasbourg et atelier pratique de photogramme, les étudiants restituent ici le travail de reflexion mené sur quatre séances.
En ethnologie, le travail ethnographique correspond à la production de données sur le terrain qui permettent de répondre à une problématique de départ. Il s’agit pour l’ethnographe d’observer sur le terrain ce que les gens font et d’enregistrer ce qu’ils ont à dire sur ce qu’ils font. Aussi, l’ensemble de ces données, que l’on qualifie de matériau, peut prendre différentes formes : prise de notes, enregistrements sonores, vidéos, photographies, dessins, collectes d’artefacts, herbier, etc. La proposition de workshops à La Chambre est envisagée comme un moyen de
questionner l’une des formes privilégiées de collecte et de production de matériau : la photographie. Pour l’ethnologue, la photographie représente à la fois une source de données pour sa recherche, un support de sa propre mémoire, mais aussi un véhicule de diverses mémoires pour ses interlocuteurs.
Ce projet rassemble des étudiants issus de différents niveaux de formation (L2, L3, M1, M2 et doctorat) autour de la photographie. L’objectif ici est double, ce projet amène les étudiants à engager une réflexion sur la dimension artistique et mémorielle de la photographie, tout en leur permettant d’envisager la scène culturelle et artistique strasbourgeoise comme un lieu de rencontres et donc de recherche ethnologique en soi. Un lieu où les pratiques des autres, qu’elles soient artistiques, culturelles ou patrimoniales, sont autant de sources d’inspiration susceptibles d’enrichir leur recherche scientifique.
Au-delà des objectifs de départ, ce sont surtout des réflexions sur leur propre travail et notamment sur leur implication sur le terrain que les étudiants ont engagées au fil de leurs rencontres avec Françoise Saur. C’est également leur rapport personnel aux mémoires et aux traces à travers la photographie, les objets et les végétaux qui s’est peu à peu dévoilé et a commencé à se révéler sous la forme des photogrammes et des cartes postales exposés.
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Un projet présenté en partenariat avec le SUAC (service universitaire de l’action culturelle) et l’Institut d’ethnologie de l’Université de Strasbourg.
Sur une idée de Lisa Renard, ethnologue et chargée de cours à l’Institut d’ethnologie et Solenne Livolsi, directrice de La Chambre.