Jean-Marc Caimi et Valentina Piccinni sont basés à Rome. Ils collaborent depuis 2013 et ont réalisé plusieurs séries également publiées sous forme de livres. Ils s’intéressent à des sujets de société contemporains en portant une attention particulière à l’aspect humain. Leurs travaux ont fait l’objet de nombreuses expositions, prix et publications dans la presse internationale. Après leur exposition Güle Güle à La Chambre en 2021-2022, ils sont revenus pour une résidence de cinq semaines en avril 2023.

Strasbourg, sa cathédrale, ses institutions européennes… comment représenter une ville au-delà de quelques clichés largement exportés ?
Le duo de photographes italiens a séjourné à Strasbourg à l’occasion de l’exposition à La Chambre en novembre 2021 de sa série Güle Güle sur Istanbul. Ces quelques jours ont suffi à mesurer la diversité de la métropole alsacienne et à susciter l’envie d’y revenir en résidence pour sonder la complexité de son paysage socio-culturel, miroir de la nature complexe de l’Europe elle-même. Partant de cette définition un peu vague de « capitale européenne », les photographes naviguent dans ses différents quartiers, à la rencontre de ses habitant·es plus ou moins visibles.
Ils évoluent entre des microcosmes autonomes, passant des lieux officiels aux repères alternatifs, du public à l’intime, de la bourgeoisie locale aux travailleur·euses à faibles revenus et issu·es de l’immigration. Frappés par les limites invisibles qui séparent les quartiers et les communautés, les deux artistes s’attachent à les transcender. Leur regard entrelace les symétries visuelles qui sous-tendent les divers paysages de la ville, révélant les interconnexions profondes qui constituent son tissu social. Des associations d’images naissent des contrastes et des correspondances qui constituent autant d’indices sur l’identité collective de Strasbourg, aux antipodes des représentations politiques et touristiques.