« Si j’aime tant la photographie, ce doit être, outre le plaisir de l’émotion et de la forme, pour le désir de prolonger l’éphémère, de sauver l’instant. »
Avec Paris puis Belle-Ile-en-Mer comme ports d’attache, Pierre Jamet a sillonné la France et le monde en chantant, mais toujours accompagné de son appareil photo. Dès les années 30, de son regard bienveillant et curieux, il a fixé des instants de vie, comme un défi au temps qui passe. Ses photographies, qui ont la clarté et la fraîcheur de l’espoir des années d’avant-guerre, puis de la paix retrouvée, ne taisent pas néanmoins des temps plus troublés comme en témoignent les photos de la libération de Paris.
Proche de Doisneau et de Willy Ronis, Pierre Jamet occupe néanmoins, avec un souffle qui lui est propre, une place singulière dans l’univers des photographes humanistes. De ses photos qui, avec leur parfum d’époque, nous font ressentir le bonheur des étés au bord de mer, la beauté des femmes, l’enthousiasme de la jeunesse sous le Front Populaire… se dégage une incontestable joie de vivre, parfois teintée d’une poétique nostalgie.